Signal ou Signe ?

Faut-il parler de « signal » ou bien de « signe » ? Intention de l’émetteur du signal.

Le mot "signal" sous-entend l’émission délibérée d’une information par son émetteur. Le signal est envoyé intentionnellement vers un ou plusieurs récepteurs ciblés, avec éventuellement des intentions néfastes, pour déclencher chez eux une réaction prévisible. Les exemples sont nombreux dans le domaine financier. Mais ce ne sont pas tant les signaux, dans ce sens du mot, qui nous intéressent ici. En effet, dans la plupart des cas, ce n’est pas ce que l’émetteur veut nous faire connaître, qui nous intéresse dans notre conception de la VAS-IC. Ce qui nous intéresse relève plutôt des émissions et manifestations involontaires, non délibérées, de l’auteur du changement que l’on veut anticiper. C’est pourquoi les informations qui nous arrivent d’elles-mêmes, du fait de la volonté de leur émetteur, nous intéressent relativement peu. Elles peuvent même constituer des pièges ou des leurres pour nous induire en erreur.

Le mot "signal" peut aussi sous-entendre que la théorie du signal, telle que décrite par Shannon et Weaver, est applicable aux signaux faibles de I. Ansoff. Ceci suggère qu’il serait possible d’établir des listes exhaustives de signaux à surveiller, que l’on pourrait identifier les canaux de communication sur lesquels les trouver, définir des seuils d’intensité (de réceptivité) à partir desquels il faut se mettre en alerte. Pour passer d’un signe faible à un signe d’alerte précoce directement utile pour l’action des responsables d’entreprise, il faut une démarche d'interprétation, notamment collective.

Stimulus inducteur. Nous appelons “stimulus inducteur” une information, ou bien un signe, susceptible de produire un « déclic », d’induire une réflexion, une association d’idées, etc. dans l’esprit d’un individu ou au sein d’un groupe de personnes. Dans notre contexte, les stimuli inducteurs sont plutôt captés (nous dirons « traqués ») sur l’environnement de l’entreprise, mais pas exclusivement. Ils peuvent également prendre naissance au sein de l’organisation.

Sources. Les signaux faibles et signes faibles peuvent avoir deux types d’origine: 
- les sources d’origine documentaire (publications, bases de données, etc.) et
- les sources d’origine terrain (contacts personnels, observations, toute information ayant pour origine les cinq sens de l’individu). On parle d’information d’origine « terrain ».

La méthode L.E.SCAnning porte un intérêt tout particulier à ce second type de sources d’information « terrain ».